Procès de Bobigny,
40 ans de Liberté ?

Les femmes sont des êtres libres et responsables, tout comme les hommes. Puisque nous devons donner physiologiquement la vie, il faut que nous le décidions en êtres libres et responsables et sans le contrôle de personne.

Gisèle HalimiPlaidoirie du Procès

Le Procès de Bobigny a eu lieu en 1972. Il s’agit du procès d’une jeune fille accusée d’avoir subi un avortement. A l’époque, cet acte était un délit passible d’emprisonnement. Une femme ne pouvait refuser de porter la vie pour quelque motif que ce soit (conception au cours d’un viol, âge de la future mère, malformation du fœtus…).

La défense de ce procès fut conduite par l’avocate Gisèle Halimi et son équipe. Elle a organisé la défense de telle manière qu’elle a forcé le juge à faire le procès de cette loi inique et discriminante. Gisèle Halimi a fait défiler à la barre des témoins Jacques Monod, Delphine Seyrig, Simone de Beauvoir et tant d’autres qui n’avaient pas de lien réel avec la jeune fille mais ont pu parler de la réalité de l’avortement. Grâce au retentissement médiatique de ce procès, la loi Veil a pu entrer en vigueur en 1975 après un violent combat parlementaire.

Où en sommes-nous, 40 ans après?
40 ans après, le planning familial est en danger, exhorté à produire des chiffres, à ne pas coûter trop cher, certains d’entre eux sont fermés.
40 ans après, avorter est encore, selon le milieu dans lequel on vit, la région où on habite, un parcours de combattante.
Quarante ans après, les jeunes filles hésitent encore à avoir recours à la contraception. Au sein même de l’Europe des voix s’élèvent pour limiter ce droit fondamental.

Note d’intention

Faire réentendre le procès à l’origine de la loi Veil est le moyen le plus efficace de permettre le dialogue, la pédagogie et la continuité de notre attachement à cette loi fondamentale.

J’ai fabriqué ce spectacle en 15 jours, c’est un acte militant. J’ai rassemblé des professionnel·le·s et des amateur·trice·s pour raconter cette histoire devant le public de ma ville qui est loin d’être acquis à la cause de l’avortement libre et gratuit. Ce qui était important pour moi c’est que chacun·e soit en situation de se questionner.

J’ai donc conçu la représentation comme un documentaire théâtral : le président du tribunal et le procureur sont au milieu des spectateur·trice·s. A l’écoute des minutes du Procès de Bobigny, le public est remis à sa place de citoyen, acteur dans la cité, il devient juré d’une histoire passée et présente.

Mylène Bonnet – metteuse en scène

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d’infos

Création

Salle Pablo Neruda – 25 novembre 2012 et 6 novembre 2015 Auditorium de la Bourse départementale du travail de Bobigny

16 Septembre 2017 dans le cadre des Premières Journées du Matrimoine en Seine-Saint-Denis.

Générique

Adaptation pour la scène et mise en scène : Mylène Bonnet
Lumières : Pascal Gouteux
Production : Ville de Bobigny, Le département de Seine Saint Denis et la Kesta
Avec : Stéphane Dausse, Caroline Filipek, Emmanuel Fumeron, Chantal Trichet, Sophie Stalport, Thierry Rode ou Patrick Paroux, Alain Payen ou Jean-Michel Meunier, Hervé Laudière et Samia Mahcer
Les comédien·ne·s amateur·trice·s : Nathalie Devanne, Chantal Masson, Sandra Sellami, Dominique Boucherie, Nora Rhamouni, Pierre Gallat, Davy Chevassus et Sandra Chiche
Et, les apprenti·e·s comédien·ne·s du Conservatoire Jean Wiéner de Bobigny : Ludovic Gbéanou, Matthias Hermann, Sarah Bourel, Anna Guland, Claire Martin du Nord, Claire Angenot et Jennifer Cailly
Crédit photos : Stéphanie Deboutray